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Les solutions domiciliaires pour personnes âgées au Danemark

Source:

Service des affaires sociales de l'ambassade de France au Danemark

Au Danemark, dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, des documents officiels énoncent que tout citoyen devrait être en mesure de recevoir des soins à son domicile aussi longtemps que possible. Cela devient une priorité dès la fin des années 1970 et se traduit notamment par la loi de 1987 qui autorise les personnes ayant une perte d'autonomie à recevoir des aides et des soins quel que soit leur lieu de vie. 

Depuis 1987 le Danemark a décidé d'arrêter toute construction de maison de retraite nouvelle. Le nombre de places disponibles a même tendance à diminuer. En 1982, 16 % des personnes de plus de 75 ans vivaient en établissement contre moins de 6 % aujourd'hui. En parallèle avec cette action, des logements pour les personnes âgées qui ont besoin d'un habitat spécifique ont été bâtis, avec la possibilité d'accéder facilement à des locaux adaptés et des services spécifiques. Ces logements sont situés dans des zones auxquelles les services de maintien à domicile ont un accès facile.

De plus, tous les logements nouveaux construits ces dernières années doivent obligatoirement être accessibles facilement aux personnes handicapées, et donc aux personnes très âgées : outre la possibilité d'entrer et de sortir facilement par des accès aménagés, tous les immeubles doivent prévoir la possibilité d'ouvrir et de fermer les portes par des systèmes de boucles à induction semblables à celles utilisées aux péages autoroute.

Lorsqu'une personne âgée a des difficultés physiques dans son logement, la commune doit gratuitement aménager son appartement ou sa maison, ou, si c'est impossible, lui proposer un logement adapté de superficie équivalente à proximité.

Il existe par ailleurs un modèle d'habitat diffusé largement au Canada, au Royaume-Uni et dans un certain nombre d'autres pays de l'OCDE à partir de l'expérience danoise, consistant à construire des groupes d'habitations dans lesquelles les résidents, qui peuvent être ou non des personnes âgées, sont moins isolés grâce à la possibilité de partager certaines tâches, de participer en commun à des activités ou de bénéficier de services collectifs tels que des laveries ou des salles communes de loisir. Ces quartiers sont situés près des services collectifs et des commerces. Il existe plusieurs dizaines de quartiers de ce type au Danemark.

Depuis le 1er juillet 2002, les personnes âgées qui sont éligibles pour un habitat spécifique peuvent choisir librement l'endroit où ils souhaitent résider : leur commune n'en décide plus à leur place.

Le rôle des collectivités territoriales dans le soutien aux personnes âgées
au Danemark

Depuis 1992, l'ensemble du secteur incluant l'ensemble des services sociaux, l'aide à domicile, les établissements, ainsi que la prise en charge de la santé primaire et l'organisation de l'habitat destiné aux personnes âgées relève des 98 municipalités. Le gouvernement réfléchit même à la possibilité de leur confier le financement et la gestion du système hospitalier, comme en Finlande. Le maire et les équipes municipales sont réputés plus à même de connaître les problèmes de leurs administrés que les comtés ou les services de l'État, même décentralisés.

Le financement est assuré par les municipalités, sur la base d'impôts locaux basés sur le revenu. Elles reçoivent aussi une dotation globale de fonctionnement non affectée qui ne représente pas l'essentiel de leurs recettes et dont l'objectif principal est de corriger l'inégalité entre les bases fiscales. Le reste à charge moyen des personnes est très faible.

Les municipalités sont chargées de l'évaluation des personnes, en premier lieu par des infirmiers et des ergothérapeutes. Les services municipaux adaptent le niveau de service proposé en conséquence. 

La municipalité de Copenhague, qui abrite 650 000 habitants dont 10 % ont plus de 65 ans, dispose ainsi de 10 000 agents affectés au soutien du maintien à domicile : ergothérapeutes, infirmiers, nutritionnistes... Les usagers conservent toutefois la possibilité de se tourner vers des prestataires privés, soumis aux mêmes garanties de qualité que les agents publics.